L’épilation électrique n’est pas une préoccupation récente. Que ce soit par souci d’hygiène ou d’esthétique , les femmes,et parfois les hommes,s’épilent depuis l’antiquité. Et ce a l’aide de diverses méthodes,dont certaines encore en vigueur actuellement : instruments tranchants,pince, pierre ponce et autres abrasifs, cire,caramel,fil de soie enduit de miel etc.
L’épilation électrique à proprement parlé a vu le jour en 1875. Le docteur Charles Michel, ophtalmologue américain de Saint-Louis, fut le premier a l’utiliser dans le traitement du trichiasis. Cette affection menace directement la cornée : un cil avec une concavité inversée raye la cornée à chaque clignement d’oeil. Le principe : une aiguille fine chargée négativement produit, par formation de soude, une décomposition électrochimique de la papille. Le trichiasis était vaincu et l’électrocoagulation galvanique était née !!
L’agent utilisé était un courant électrique constant fourni par des piles. Des cours pratiques d’électrolyse furent donnés et celle-ci se répandit, quoique modestement. Les progrès en matière d’électricité permirent d’utiliser des rhéostats adéquats plutôt que de volumineuses piles embarrassantes. L’électrolyse fut reconnue efficace, quoique lente : un poil nécessitait 20 secondes pour être traité. En 1915, le professeur KREE, technicien et inventeur américain, développa la méthode à aiguilles multiples très vite abandonnée.
En 1923 le docteur BORDIER, à Paris, fut le premier à pratiquer au moyen d’un courant haute fréquence, ondes courtes. Il conseilla l’utilisation d’une aiguille d’acier trempé, d’élasticité convenable,a vec une pointe de 0,2 mm de diamètre gainée sur toute la longueur, hors la pointe. Le docteur PEYTOUREAU, à Paris, se servit quant à lui d’un appareil à émetteur radio, ondes courtes. La thermocoagulation était née à son tour !!!
La chaleur étant concentrée à la pointe, seule la papille était concernée grâce à un placement correct de l’aiguille le gainage ne lui sembla plus nécessaire. La rapidité de la méthode diathermique (ou thermolyse ou thermocoagulation) surpassait largement celle de l’électrolyse galvanique. Dans les années 30,elle domina de plus en plus le terrain. Cependant les premières machines à étincelles était délicates à contrôler. Les effets secondaires, type cicatrices n’étaient pas rares. Il a fallu attendre les années 40 pour voir la fabrication de circuits produisant une réserve de courant stable.
La technique se répandit plus largement. D’abord dans le milieu du cinéma hollywoodiens (qui ne connaît ces fronts larges des stars d’avant guerre) puis dans la population souffrant d’hirsutisme surtout au niveau du visage. Ce fut monsieur Henri de Saint PIERRRE, de San Francico, qui envisagea de combiner le courant galvanique à celui de la haute fréquence afin d’allier l’efficacité de l’un et la rapidité de l’autre. Il s’associa avec monsieur HENKEL, ingénieur, pour la fabrication de l’appareil et l’expérimentation.
Le résultat (blend) fut commercialisé en Suisse depuis les années 80. Les docteurs Kobayashi et YAMADA travaillèrent à la mise au point d’aiguilles isolées. L’effet de pointe n’était pas, selon eux, suffisant pour éviter les croutelles après la thermcoagulation.
En 1995 les microprocesseurs changent la donne : un dispositif module le courant tant en intensité qu’en durée, à chaque passage de courant, pendant que le filament est inséré dans le follicule. Trois techniques peuvent se combiner : super flash, flash et flash lent. La modulation séquentielle, c’est à dire avec plusieurs pics successifs, permet une réduction de la douleur et une maximisation de l’efficacité.
Les interfaces de communication amènent à personnaliser les paramètres : type de poil, localisation, tolérance...
Les progrès ont donc façonné l’évolution de l’épilation électrique. Peut-être d’autres viendront encore améliorer la pratique, déjà performante, de cette technique, qui reste, dans certaines indications, incontournable.